King Lear

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But Yet Thou Art My Flesh

King Lear

Cette série de tableaux représente des mises-en-scènes et des personnages de la pièce de théâtre Le roi Lear de Shakespeare, mais tous les personnages sont représentés nus. Dans cette tragédie, le personnage du Roi Lear perd progressivement contact avec ses sujets alors qu’autour de lui les personnages sont confrontés à leurs obsessions narcissiques. Cette pièce et sa trame narrative me permet de mettre en scène une confrontation entre la conscience individuelle, explicitée par les différents pesonnages de la tragédie, et une vision plus actuelle, post-moderne et fragmentée du pouvoir et de l’individu. En regard de l’actualité internationale récente (le printemps arabe), le roi devient le symbole de cet orgueil qui aveugle et précipite la chute des despotes qui tentent de s’accrocher au pouvoir sans assumer les reponsabilités qu’ils ont face aux aspirations de leurs sujets.

Cette série fait suite à une série intitulé Espaces publics (image 9), où des personnages représentés en silhouettes sont mis en relation avec un espace public. Le terme espace public fait référence au philosophe Jürgen Habermas lorsqu’il parle d’un lieu où les idées et les aspirations individuelles et collectives se manifestent et prennent consistance aux yeux des autres, puis entrent en synergie ou en conflit. Cet espace public, Jürgen Habermas le voit naître en Europe au 18e siècle avec la presse et l’édition. C’est un outil de contre-pouvoir de la bourgeoisie naissante autant qu’un instrument de développement du commerce mondial naissant. Mais ces «lieux» que je représente par ces espaces publics sont maintenant des espaces privés, policés et surveillés où le contre-pouvoir n’a plus de tribune. Il y a donc une forme de contradiction entre les origines de cet «espace public» et la forme que prend l’espace public de nos jours.