Exposition à l’Usine C, Montréal,
du 18 janvier au 15 février 2020
Le projet Empire est issu d’un désir de questionner le rôle du pouvoir et de l’argent dans la culture, et leur impact sur la vie des gens, sur la création des artistes. Il me semble évident que l’histoire de l’art récente peut être interprétée comme le résultat de grands empires justifiant leur importance à travers cette culture. Je veux donc explorer le rapport historique entre l’art et le pouvoir, créer des peintures qui offrent plus qu’un véhicule pour les valeurs dominantes et qui, en fin de compte, parlent de liberté.
Mes tableaux figuratifs étant une exploration de mon propre rapport à l’art et à la culture, je crée des images qui évoquent la notion d’Empire, avec ses effets sur les populations, mais aussi sur l’histoire de l’art et sur la création culturelle actuelle.
Pour le moment, aucun empire précis de l’histoire n’est visé par ce projet, il s’inspire théoriquement du livre Empire (2000) de Antonio Negri et Michael Hardt. Ceux-ci proposent un changement historique de paradigme entre l’impérialisme «moderne» fondé sur les états-nations et un post-modernisme émergent créé par les classes dominantes et fondant son autorité sur la force militaire et sur des créations légales internationales (ONU, OTAN, FMI, etc). Inspirés des écrits de Gilles Deleuze et Michel Foucault, les auteurs théorisent un Empire pensé comme un «agencement», une mécanique totalisante contre laquelle la seule résistance possible est la négation.