
Vue de l'exposition
L’anti-sublime
Une très grande exposition de peinture de paysage avec certains des meilleurs peintres travaillant ou gravitant à Montréal.
La peinture de paysage fait partie des meubles. Nous vivons entourés de paysages depuis des siècles. Il y a pour les spécialistes une histoire de l’art comme il y a une histoire du paysage. Toutes les formes de fabrication d’images ont servi à représenter la nature d’une façon ou d’une autre. Fascinés que nous sommes par les grandes étendues et les endroits pittoresques, nous nous entourons de leur représentation. Il y a longtemps, on a donné à la peinture la tâche de définir les paramètres de ce genre important de l’art. Autant espace d’exploration des possibilités offertes à la représentation qu’objet de marchandage, le paysage s’imposera dans la faveur populaire. Il fait maintenant partie des objets usuels d’une demeure.
Les peintres actuels font bien sûr partie de cette filiation. Ils sont les héritiers d’une tradition dont ils se plaisent à déstabiliser les assises. Leurs tableaux tentent de rendre visible ce qui les préoccupe comme le faisaient les peintres flamands au 17e siècle, les peintres romantiques du 18e et les artistes modernes des 19e et 20e siècles. Les préoccupations ont changé et les sujets ont suivi. Le peintre de paysage, généralement urbain, travaille maintenant dans un monde d’images, entouré de représentations et loin de la nature.
Les peintres de l’exposition L’anti-sublime sont tous, de façons diverses, préoccupés par le paysage. Pourtant, ils ne travaillent plus dans un rapport esthétique «sublime». La nature est différente et notre relation à celle-ci tout autant. En explorant le paysage, les peintres ici présents sont plutôt préoccupés par des questionnements personnels qui ne frôlent parfois que tangentiellement les anciennes notions de nature et de sublime qui ont tant occupé l’esprit des artistes romantiques. Comment décrire cette attitude des peintres actuels qui se servent de l’histoire de l’art comme une réserve infinie d’images et de styles sinon que par le terme post-moderne. Comment nommer cette peinture qui ne fait plus appel à des notions de conscience et de transcendance pour représenter le paysage sinon que par les termes anti-sublime.
Judith Berry, Michel Boulanger, Evelyn Boulva, Paul Bourgault, Martin Bureau, Amélie Desjardins, Melissa Doherty, Renée Duval, Dominique Gaucher, David Gillanders, Dominique Goupil, David Hall, Dil Hildebrand, Peter Hoffer, Harlan Johnson, David Lafrance, Guy Laramée, Jean-François Lauda, Rick Leong, Maclean, Louise Robert, Marc Séguin, François Vincent, Sébastien Worsnip
Du 2 septembre au 3 octobre 2010
Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal
465, avenue du Mont-Royal Est
Montréal, Québec H2J 1W3